Formabois en mode recrutement international à Eurobois 2022

Alors que l’équipe de Formabois se prépare à assister au salon Eurobois, du 14 au 17  juin prochains à Lyon, l’occasion est parfaite pour faire une rétrospective des efforts investis dans le recrutement international au cours des dernières années.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que de nombreuses initiatives ont été menées par notre comité sectoriel depuis 2018 en réponse à la pénurie de main-d’œuvre.

Dans cet article, nous en discutons plus en détail avec Vincent Rochette, chargé de projets, qui représentera Formabois avec son collègue Jérôme Lavoie, directeur de projets, à Eurobois 2022, l’événement leader de la filière du bois en France – une première depuis 2020, pandémie oblige!

Retour en 2018, au moment des premiers liens avec la France par Formabois

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée que vit l’industrie de la transformation du bois au Québec ne date pas d’hier! Mais, dès 2018, Formabois était très actif ici comme à l’international pour aider nos entreprises à passer en mode solution, notamment en leur donnant accès à de nouveaux bassins de candidatures.

 

« Les ententes France-Québec, entre autres sur les frais de scolarité et sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, ouvrent naturellement de belles perspectives pour nos entreprises. C’est dans cette optique que Formabois a commencé à bâtir des liens solides avec la filière du bois en France, il y a maintenant 5 ans. Je me souviens encore de mon passage à Eurobois 2020, avec le Cégep de St-Félicien, où j’ai fait une présentation sur le marché du travail dans le secteur du bois au Québec et les possibilités de formations offertes », explique Vincent Rochette.

Mine d’or pour le recrutement international de main-d’œuvre, Eurobois permet de s’adresser à de jeunes Français et Françaises qui veulent découvrir le Québec, tout comme aux travailleurs et travailleuses en poste qui désirent donner un second souffle à leur carrière en venant s’établir au Québec.

 

Plus encore, Formabois a participé au Salon Bois & Habitat, la plus grande foire du bois en Belgique francophone, qui a eu lieu en mars 2019 à Namur. Des rencontres fructueuses avec des candidatures potentielles pour nos entreprises, mais aussi avec Woodwize, l’équivalent belge de Formabois qui fait face aux mêmes défis.

Ces échanges d’expériences et d’idées ont beaucoup inspiré l’équipe de Formabois dans les dernières années. À preuve, Formabois a récemment lancé un guide pour faire d’une embauche à l’étranger un succès. Ce document complet qui va droit au but est assorti de 8 fiches pour les métiers du secteur. Sans oublier la campagne Ça transforme une vie!, qui a généré plus de 30 000 clics sur le site web Touche du bois, majoritairement en provenance de jeunes Français et Françaises de Paris.

 

« Véritable entremetteur entre les employeurs et les travailleurs du secteur, Formabois travaille conjointement avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Notre objectif commun est de développer des liens et des outils pour former un continuum axé sur les résultats », ajoute Vincent Rochette.

Les résultats du recrutement international dans nos entreprises

Les liens tissés avec la filière du bois en France et en Belgique procurent déjà des résultats significatifs. En 2020, une première cohorte franco-québécoise de 17 finissants a obtenu une attestation d’études collégiales (AEC) en Instrumentation, automatisation et robotique au Cégep de St-Félicien.

Un succès qui n’est pas passé inaperçu, puisque, pour l’événement Eurobois 2022, Formabois sera accompagné de représentants du Cégep de St-Félicien, du CFP du Pays-des-Bleuets, et également, de la Délégation du Québec à Paris.

« On veut vendre l’expérience québécoise, montrer aux gens en France que vivre et travailler ici, ça transforme réellement une vie! Les grands espaces verts, le plein air à volonté après le travail et les paysages au gré des saisons chez nous ne sont que quelques-uns des avantages que l’on mettra de l’avant à Eurobois 2022 », affirme Vincent Rochette, qui connaît bien la réalité en Europe, plus précisément en Italie, pour y avoir habité pendant deux ans.

La carte de l’industrie de la transformation du bois au Québec fera évidemment partie des outils déployés par Formabois dans les prochains jours à Eurobois 2022. N’hésitez donc pas à nous contacter pour signaler une modification.

Scoop : d’autres initiatives en recrutement international à venir!

Tous les outils et les partenariats développés par Formabois s’inscriront bientôt dans une stratégie nationale sectorielle de l’immigration. 

Le directeur général de Formabois, Réjean St-Arnaud, nous mentionne que son équipe travaille en étroite collaboration avec le MIFI et des entreprises du secteur de la transformation du bois au Québec pour jeter les bases d’une stratégie sans précédent. À suivre après Eurobois 2022!

À propos d’Eurobois

Eurobois est un lieu d’échange annuel en France pour l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux de l’industrie du bois.

Eurobois 2020 a accueilli 29 100 professionnels ainsi que 420 marques et exposants. 

Le Campus Eurobois 2020 a permis à divers organismes de formation de présenter leurs programmes : AFPIA, Campus des Métiers et des Qualifications – Bois Grand Est, Compagnons du devoir et du Tour de France, ENSTIB, ESB, Fédération Compagnonnique, Fibois, Formabois, Lycée Bois Mouchard, Néopolis, Pôle Emploi…

Dans quelques jours, deux membres de l’équipe de Formabois, accompagnés de représentants du Cégep de St-Félicien, du CFP du Pays-des-Bleuets et de la Délégation du Québec à Paris, seront sur place pour le salon Eurobois 2022, du 14 au 17 juin à Lyon, en France.

Pour tout savoir sur cet événement phare en recrutement international, suivez-nous sur Facebook et LinkedIn!

Par Maude Lambert-Bonin, rédactrice pour Formabois

 

Merci à Vincent Rochette, auparavant correspondant et maintenant chargé de projets pour Formabois, d’avoir contribué à cet article.

La marque employeur au centre des préoccupations à la Scierie St-Michel

Ce n’est pas tous les jours qu’on se lance dans le développement de sa marque employeur – parlez-en à Renée Durand, directrice des ressources humaines à la Scierie St-Michel. L’usine de transformation de bois d’œuvre située à Saint-Michel-des-Saints a décidé d’entamer ce processus il y a bientôt un an pour soutenir ses nombreux efforts visant à attirer (et à conserver) la main-d’œuvre en région.

Dans cet article, nous avons demandé à Renée Durand de nous présenter la démarche de développement de la marque employeur à la Scierie St-Michel, sans complaisance ni lunettes roses. Est-ce que le jeu en valait la chandelle? On y répond juste ici.

Pourquoi se lancer dans une stratégie de marque employeur?

On entend beaucoup parler de la marque employeur depuis quelques années, mais peu d’entreprises dans le secteur de la transformation du bois au Québec ont réellement amorcé des démarches soutenues en ce sens.

Par définition, la marque employeur est l’image d’une entreprise auprès de ses employés et des candidats potentiels. Elle est le reflet de ses efforts de communication et de marketing RH pour la faire rayonner en tant qu’employeur de choix.

À la Scierie St-Michel, plusieurs actions ont été mises en place depuis 2017 pour attirer la main-d’œuvre dans la région de la Haute-Matawinie : investissements majeurs pour moderniser les équipements de sciage pour une performance accrue et une diminution des GES, prix pour reconnaître la performance d’employés (le Castor de bois) et implantation d’un DEP en opération d’équipements de production en mode dual à même les installations en région – pour ne nommer que celles-ci.

« On s’apprêtait à réaliser notre vidéo corporative et c’est là que les questions autour de notre image, de nos valeurs et de notre identité ont fait surface. On sentait qu’il fallait aller plus loin pour allier les stratégies RH au quotidien. À ce moment, on s’est dit que la Scierie St-Michel était rendue au stade de développer des outils pour mobiliser, donner la direction et, surtout, susciter la fierté de travailler ici. On voulait une meilleure rétention de la main-d’œuvre et une plus grande reconnaissance par les pairs, pas uniquement par la direction », explique Renée Durand, directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel.

Pour mener une telle démarche avec objectivité et rigueur, la Scierie St-Michel a fait appel à une consultante chevronnée en marque employeur. Un comité marque employeur a aussi été formé, afin d’analyser les résultats et d’entreprendre les correctifs dans une ambiance d’écoute, de concertation et d’action.

Étape 1 : le débroussaillage

Pour savoir où l’on va, il faut d’abord savoir d’où l’on vient. C’est dans cette optique que la stratégie de marque employeur a commencé. L’objectif : déterminer l’état de la situation actuelle. Autrement dit : comment ça va?

« On ne se le cachera pas : le roulement de personnel était assez préoccupant depuis 2018 à la Scierie St-Michel. Nous avons donc effectué des entrevues de départ pour connaître les raisons qui poussaient les gens à quitter leur emploi au bout de quelques mois. Parce qu’on a beau avoir une idée de ce qui motive les employés à s’en aller, mais l’entendre dans leurs propres mots nous permet d’avoir un éclairage plus juste de la situation », ajoute Renée Durand.

Parallèlement aux entrevues de départ, un sondage sur l’expérience employé a été élaboré et envoyé aux gens en poste. Les questions à répondre (de façon anonyme, bien entendu) visaient à identifier les problèmes de communication et les lacunes lors de l’intégration des nouveaux employés (supervision, accompagnement, formation, etc.).

« La réalité nous a rattrapés de plein fouet! Il nous a fallu être vraiment tenaces pour avoir un bon taux de participation. Quand on rencontrait de la résistance, on expliquait que la contribution de tout le monde était primordiale pour un changement positif. Sans compter qu’il est toujours difficile de trouver le temps de s’arrêter dans un contexte où la production de l’usine est très importante. Mais on a tenu bon et, avec le recul, je peux vous dire que c’était la bonne chose à faire », confie madame Durand.

Étape 2 : l’identification de valeurs mobilisatrices

« Une fois que l’on connaissait l’état des lieux, que l’insatisfaction avait été clairement exprimée, il était crucial de passer en mode action, en mode solution. Nous avons donc conduit un deuxième sondage pour cerner les valeurs qui nous unissent les uns les autres à la Scierie St-Michel », poursuit la directrice des ressources humaines.

C’est bien connu, quand l’image de marque reflète les valeurs de l’entreprise, elle constitue une promesse forte et mobilisatrice, autant pour les candidats potentiels que pour les employés en poste.

Concrètement, des valeurs organisationnelles de Passion, Respect, Excellence et Travail d’équipe (PRET) sont ressorties de cet exercice. Sans oublier la culture santé, sécurité et formation, qui s’appuie désormais sur des mécanismes renforcés pour rendre le milieu plus sécuritaire, tout en outillant les employés sur les bonnes pratiques à adopter.

« Nous étions à l’étape de diffuser nos avancées et, à point nommé, en février dernier, nous avons eu des moments boost lors des formations de Luc Dupont organisées par Formabois : « 5 éléments- clés d’un marketing RH gagnant ».  C’est important de s’afficher et cet expert nous a aidés à nous remettre sur les rails », soutient Renée Durand.

Est-ce que les résultats sont au rendez-vous?

« Je suis fier des actions enclenchées et je suis confiant qu’elles nous aideront à devenir un employeur de choix. Déjà, nous avons noté une réduction du taux de roulement de 85% depuis le début des travaux », déclarait Jean-François Champoux, président-directeur général de la Scierie St-Michel, dans le bulletin de la Chambre de commerce de la Haute-Matawinie en mars dernier.

Renée Durand est également très enthousiaste pour l’avenir, rappelant qu’il reste une étape à franchir dans la stratégie de marque employeur à la Scierie St-Michel.

« La dernière étape – et non la moindre! – consiste à voir si, oui ou non, on s’est améliorés, s’il y a une réelle évolution de l’expérience employé et du point de vue des communications. Un prochain sondage nous donnera l’heure juste à ce sujet. Cela dit, nous avons entrepris différentes actions comme la publication de la toute première édition du journal interne Le Tronçon en mai dernier pour mieux communiquer, mieux rassembler. Des activités sociales en présentiel sont aussi prévues pour consolider les liens », mentionne Renée Durand.

Et, finalement, est-ce que cette démarche de plusieurs mois pour bâtir ensemble une marque employeur forte et durable pour la Scierie St-Michel en valait la peine? Si c’était à refaire, sachant les défis rencontrés, est-ce que l’entreprise se lancerait à nouveau?

« Absolument! Il reste encore du chemin à faire dans notre démarche de marque employeur, mais quand on regarde tout ce qu’on a accompli en moins d’un an, on a de quoi être fiers! Je dis toujours que les gens et la communauté à Saint-Michel-des-Saints sont résilients, engagés et qu’ils ont à cœur leur économie locale. La stratégie de marque employeur prend donc tout son sens si l’on veut garder nos emplois, notre monde et notre fierté dans la région », conclut la directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel.

 

Pour en savoir plus sur l’histoire de cette entreprise en transformation du bois, référez-vous à notre article précédent sur la Scierie St-Michel.

 

 

Par Maude Lambert-Bonin, rédactrice pour Formabois

Merci à Renée Durand, directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel, pour l’entrevue exclusive accordée pour la rédaction de cet article.