Une garderie flottante en bois comme solution au foncier trop élevé

C’est entre autres grâce à la modélisation 3D à la fine pointe de la technologie que l’entreprise de construction en bois belge Stabilame a réalisé en 2004 à Nantes, dans l’ouest de la France un projet de garderie (crèche) pour enfants tout à fait unique et innovant, soit une structure flottante en bois.

Le défi était de taille pour les concepteurs. Plusieurs éléments devaient être considérés comme « le poids léger, les entre-axes et l’auto portance, l’isolation, la justesse des taillages pour l’assemblage sur les parties métalliques », selon Stabilame, qui devait choisir la meilleure solution bois. Le système construction est en poteaux-poutres, alors que l’extérieur est en bardage de mélèze.

Deux outils ont été au cœur du projet de crèche flottante. La modélisation 3D de la structure, qui devait prendre en compte la barge déjà sur place et la modélisation 3D Cadwork du dessin. Elles ont permis que tout puisse être planifié à distance avec les mesures précises. Ce projet représente un exemple concret d’application de la technologie en lien avec l’utilisation du bois pour relever des défis du quotidien, dont les parents et les enfants peuvent bénéficier.

En plus de la dimension écologique qui vient avec l’utilisation du bois, le projet comportait également une dimension sociale et une dimension économique non négligeables. L’idée de construire une garderie sur une barge, sur les rives de l’Erdre, un cours d’eau qui aboutit à Nantes s’est concrétisée, car le maître d’œuvre du projet avait de la difficulté à trouver un immeuble libre au cœur de la ville et que l’évaluation foncière sur d’autres sites était beaucoup trop élevée. De plus, cette utilisation du bois pour valoriser une activité non habituelle sur les bords du cours d’eau a donné de la force au projet en plus d’offrir un cachet intéressant à cette partie de la ville.

Selon Stabilame, qui était présente au salon Bois & Habitat en mars dernier à Namur en Belgique et qui sera également présente au congrès Woodrise à Québec en octobre, cette solution était intéressante, car « aménager une barge permettait un amarrage au centre-ville, avec un coût raisonnable, offrant une accessibilité aisée aux parents travaillant au centre-ville ».

 

Bénéfique pour les tout-petits

Finalement, au cœur de ce projet : le bois pour améliorer le bien-être des enfants. Pour la firme d’architectes nantaise Insitu qui a conçu le projet, la crèche flottante est « une autre manière de grandir en ville. L’enjeu est de réinterroger les liens avec la rivière qui devient le territoire d’inscription du projet. »

Pour les quarante enfants qui fréquentent cette crèche, passer la semaine dans une structure en bois, le long d’un cours d’eau en plein cœur de la ville, nul doute qu’il s’agit d’un cadre parfait pour l’éducation et le développement.

Ce projet démontre encore une fois que l’innovation et la technologie sont au cœur de l’amélioration de la qualité de vie des gens au quotidien et du développement durable !

 

Vincent Rochette

Correspondant Europe pour Formabois

Site web de Stabilame : https://www.stabilame.be/

Le vent tourne : les métiers du bois sont de plus en plus en demande !

Qui aurait cru, il y a quelques années, que des métiers du bois seraient aujourd’hui parmi les métiers à forte demande ? On assiste à l’émergence de métiers issus des nouveautés technologiques, mais aussi au retour de carrières qu’on croyait éteintes depuis belle lurette. Décidément, l’industrie du bois n’a pas fini de nous surprendre ! Voici donc un aperçu de ce qui nous attend au cours des prochaines années.

Les métiers d’avenir : le bois fait bonne figure

Plusieurs métiers du bois sont actuellement parmi les métiers les plus demandés au Québec, dont :

  • classeur de bois ou classeur-mesureur
  • surveillant de la transformation des produits forestiers
  • technologue en sciences forestières
  • ingénieur forestier
  • entrepreneur et contremaître en charpenterie

 

En fait, certains métiers prometteurs offrent pratiquement déjà un taux de placement de 100 %. C’est notamment le cas de la formation en technologie de la transformation des produits forestiers, un programme très récent qui attire encore trop peu de candidats. Les employeurs s’arrachent les rares spécialistes diplômés.

Et les salaires sont nettement au-dessus de la moyenne. Par exemple, l’ingénieur du bois touche l’un des plus hauts salaires moyens pour les finissants d’un programme de génie, soit environ 12 % au-dessus de la moyenne des autres ingénieurs*.

Technologie et environnement : au cœur des nouveaux métiers prometteurs

L’industrie du bois, tout comme d’autres secteurs, a beaucoup évolué au cours des dernières années. La pierre angulaire de ce changement : les nouvelles technologies. On estime que, tous secteurs confondus, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore — ce n’est pas peu dire !

« Il se crée continuellement de nouveaux métiers porteurs d’avenir dans l’industrie du bois. Les jeunes, qui ont un intérêt marqué pour les innovations technologiques et une conscience environnementale très développée, sont susceptibles d’y trouver leur compte. Certains d’entre eux ont aussi un profond désir de travailler en région, de se ressourcer dans les espaces verts. L’industrie du bois a beaucoup à leur offrir avec des métiers très diversifiés comme, technologue en transformation de la biomasse ou technologue en transformation des produits forestiers  », explique Denise Therrien, qui a été conseillère en orientation pendant plus de 28 ans.

La tête de l’emploi

Pour d’autres, c’est une réorientation de carrière qui les a amenés à découvrir l’industrie du bois. Joël Cossette, qui a complété avec succès un DEC en techniques de génie mécanique et un baccalauréat en ingénierie mécanique, a complètement changé de carrière pour devenir apprenti charpentier-menuisier en construction résidentielle.

« Pendant mes stages, j’ai appris à mieux me connaître et j’ai réellement découvert ce que je voulais : un emploi qui me passionne et qui me permet d’avoir l’esprit tranquille quand je reviens à la maison. J’avais besoin de me ressourcer, alors je me suis écouté. Et je ne le regrette pas du tout ! », explique-t-il.

Les métiers d’hier seront les métiers de demain

Aussi paradoxal que cela puisse paraître vu l’engouement pour les nouvelles technologies, on voit de « vieux » métiers du bois redevenir populaires comme celui de charpentier. Tout ça en grande partie grâce à la revalorisation du bois au Québec, entre autres dans la construction. Les nouvelles dispositions sur la construction en bois de 5 ou 6 étages introduites dans le Code de construction du Québec, chapitre I – Bâtiment (Code national du bâtiment 2010 modifié), reflètent bien cette tendance.

Pour Benoit Laliberté, qui a été ébéniste, entrepreneur général en menuiserie architecturale et gestionnaire de projets résidentiels, c’est une très bonne nouvelle.

« De plus en plus d’ingénieurs, de designers et d’entrepreneurs vont maintenant se tourner vers le bois. C’est une ressource naturelle qu’on retrouve en abondance chez nous et qui permet de créer des projets avant-gardistes. On voit désormais des centres sportifs, institutions publiques et édifices commerciaux en bois. C’est un avantage indéniable tant du point de vue esthétique que du point de vue environnemental », indique-t-il.

C’est donc une industrie du bois en pleine effervescence qui se dessine pour les prochaines années au Québec avec des métiers à forte demande. Renouvelable, naturel et local, le bois semble intrinsèquement lié à l’humain, même à l’aube de 2020.

On parle d’ailleurs du phénomène de la biophilie, qui désigne l’affinité innée de l’homme pour le vivant et les systèmes naturels. Selon des études, la présence du bois dans les environnements intérieurs influencerait de façon positive la santé, notamment en améliorant l’état émotionnel et en réduisant le niveau de stress. Fascinant, n’est-ce pas ?

 

*Selon les données de l’Université Laval et de l’Enquête sur la rémunération directe des professionnels en génie salariés du Québec 2018, publiée par Genium360 (page 23).

 

Par Maude Lambert-Bonin